« 51 nuances de vert », ou comment une expo sur Dame Nature met en lumière l’opéra Aixois


Quelle idée, ma Cigale de retourner côtoyer Dame Nature, toi qui avais déjà l’âme d’une citadine ! Je te laisse papillonner une seule journée dans les rues d’Aix-en-Provence et voilà que tu t’aventures au Musée des tapisseries pour revêtir corsages patinés et cottes médiévales, rêveuse de chanter ta sérénade sous le feu des projecteurs !

Le musée des tapisseries d’Aix en Provence présente « 51 nuances de vert », une exposition d’exception, jusqu’au 13 janvier 2019 inclus.

L’occasion pour les plus curieux de découvrir la collection anthologique des costumes du Festival d’Art Lyrique d’Aix en Provence, dans l’enceinte même du Palais de l’Archevêché, lieu Ô combien emblématique de la ville.

51 nuances de vert, une belle palette végétale au musée des Tapisseries

L’exposition « 51 nuances de vert » transporte le visiteur au royaume de la chlorophylle et des algues marines en rappelant les débuts de la colonisation végétale sur Terre. Elle fait ensuite état des techniques de pollinisation, et fait découvrir les vertus de certaines plantes médicinales. Une collection d’herbiers est également exposée en vitrine accompagnée d’un descriptif qui explique ses techniques de conservation.

51 nuances de vert © Alexandra Marill

© Alexandra Marill – Herbier

 

51 nuances de vert et art lyrique

Après avoir admiré une collection de soucis au rez-de-chaussée, c’est donc au premier étage que tu t’es rendue, ma cigale, pénétrant un tout autre monde à la croisée entre mythologie et art lyrique.

51 nuances de vert © Alexandra Marill

© Alexandra Marill

La deuxième partie de l’exposition illustre comment le végétal est présent dans l’art et envahit la scène de l’opéra. Quelques déesses et figures mystiques ont ainsi laissé leurs parures verdoyantes trôner au centre d’immenses salles d’architecture baroque, entre tapisseries d’époque, boiseries, et lustres de style Louis XIV. Ces ensembles sont en réalité les costumes de scène appartenant aux collections d’Art Lyrique de la ville d’Aix en Provence

51 nuances de vert © Alexandra Marill

© Alexandra Marill – costumes de scène collections d’art lyrique Aix en Provence

Plus que de simples morceaux de tissu, ces robes ont une portée symbolique puisqu’elles habillent des comédiens interprétant des divinités mythologiques. Certaines de ces dernières sont victimes de métamorphose comme Acanthe, changée en plante épineuse pour avoir griffé Apollon au visage. D’autres incarnent le cycle permanent de la vie à travers les quatre saisons. Le premier costume que le visiteur aperçoit est celui de Dionysos, Dieu du vin, dans Ariane à Naxos de Richard Strauss. A ses côtés, se distingue la robe de Cérès, déesse de la fertilité dans Proserpine de Jean-Baptiste Lully, et l’habit de la nymphe Limoniade qui fait éclore les fleurs dans Zéphire et Flore de Lully. Tous ces opéras furent présentés au Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence. C’est plaisant, de réaliser à quel point les couleurs de ces costumes sont importantes. Des feuilles de vigne dorées doublées de franges mauve constituent un habit estival qui contraste avec une parure pourpre, sur laquelle des ornements floraux orangés rappellent l’automne.

Les costumes d’opéra évoluent dans la dernière salle du musée

Ces chefs d’œuvre ainsi exposés au cœur de pièces sombres au mobilier ébène, créent une atmosphère fantastique. En admirant le corsage satiné d’Apollon dans Psyché, de Jean-Baptiste Lully, j’ai bien cru que le fantôme du Dieu de la lumière occupait la deuxième salle. Je l’imaginais danser, tournoyer dans sa toilette flamboyante. Mais rien d’autre que le silence n’habitait ces lieux. Un silence impérial, merveilleux et apaisant, qui invite le visiteur à se laisser hypnotiser par ce décor féérique et entrer dans la dernière salle. Celle-ci est une galerie où est présentée une collection de costumes d’art lyrique plus modernes portés à partir des années 1960 et leur évolution jusqu’à aujourd’hui. Parmi eux, des robes de soie verte, des froufrous turquoise jadis revêtus pour interpréter des classiques Shakespeariens comme Songe d’une nuit d’été ou certains opéras de Stravinsky. La galerie débouche sur une alcôve où des vêtements plus récents sont mis en lumière. Je pense à cette robe de satin blanc aux motifs de grappes de raisin. Oh, et inutile de te faire des idées ma Cigale, elle n’est pas à vendre ! Tu feras ton shopping ailleurs coquine.

© Alexandra Marill

La présentation des costumes du Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence au deuxième étage est particulièrement intéressante. En revanche, le rez-de-chaussée pourrait être un peu plus « vert » comme l’annonce l’exposition. Quoi de mieux qu’un jardin botanique, par exemple, pour illustrer le cycle de la nature ?

Le Pavillon Vendôme rend aussi hommage aux quatre saisons jusqu’en mars 2019 avec « Allons voir si la rose », une exposition célébrant la présence de motifs floraux dans l’art classique et contemporain. Dans le sillage de « 51 nuances de vert », le musée du Vieil Aix, présente, quant à lui, l’influence du monde végétal sur les créations architecturales en Provence avec « Voici des fleurs, des fruits, des feuilles et des branches »..., jusqu’au 22 avril prochain.

Eh bien, chantez en vert avec Dame Nature au musée des tapisseries maintenant !

Musée des Tapisseries – Palais de l’Archevêché -28 Place des Martyrs de la Résistance, Aix-en-Provence
www.aixenprovence.fr/Exposition-51-nuances-de-vert – 04 88 71 74 15
Tous les jours (sauf le mardi) de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h.
Tarif : 3,50€ – Gratuit sur conditions et porteurs du City Pass Aix.

 

Cet article vous a plu ?! Ce n’est pas ma Cigale qui l’a écrit ! mais qui alors ?!

Une fois n’est pas coutume ma Cigale n’est pas l’auteure de ce bel article. C’est Alexandra Marill qui signe ce petit reportage sur l’expo « 51 nuances de vert ». Alexandra est une élève de la classe d’Anna Rousseau du Centre de Formation des Journalistes Aix-Marseille qui prépare aux concours des grandes écoles du journalisme.
J’ai eu le plaisir d’animer une Master Classe pour partager mon expérience rédactionnelle sur l’information locale. Un moment d’échange et de partage bien passionnant.

Cet article vous a plu et vous a donné envie de découvrir cette étonnante expo ?! J’ai hâte d’avoir votre avis !

 

 

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